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Sarah Biasini comédienne
26 mars 2014

Critique Agoravox.fr

 

 

« Bash » Sarah Biasini en dualité transgressive au Th. 14

Il y a 11 ans, en mars 2003 au Studio des Champs-Élysées, Pierre Laville mettait lui-même en scène le texte de Neil Labute.

Quatre comédiens, Anne Brochet, Lionel Abelanski, Stéphanie Fagadau & Patrice Costa défilaient à la barre d’un tribunal virtuel sans jugement pour narrer, en toute décontraction, sous forme de confession objectivée, trois homicides se justifiant par eux-mêmes selon le simple enchaînement des faits.

affiche-bash

Reprenant en mars 2014 l’adaptation de Laville, Gilbert Pascal déplace, un tant soit peu, cette perspective originelle en dirigeant seulement deux comédiens pour trois meurtres devant toujours rester impunis :

C’est, en effet, sur le ton de la confidence amicale que Sarah Biasini et Benoît Solès racontent, en toute intimité complice, ces mêmes faits, relevant de l’infanticide, de la pédophilie et de l’homophobie, comme s’il s’agissait de souvenirs du bon vieux temps, à partager entre potes et bien entendu, en l’occurrence, avec le public du Théâtre 14.

Cette proximité du langage est telle que, pour une oreille quelque peu distraite, les trois crimes pourraient quasiment passer inaperçus au cours des récits respectifs, tant la verve sympathique dont ils sont entourés, le contexte souriant dont ils sont enrobés, y développeraient des intentions affectives spontanées et sincères au rythme du naturel revenant au triple galop.

A ce titre donc, l’objectif de Neil Labute est parfaitement atteint car, durant une heure un quart, l’horreur y est perçue comme banale au possible ; pire elle semble s’être tellement bien assimilée au quotidien que rien ne la diffère des bons sentiments et de, ce qu’il est coutume d’appeler, la bonne conscience.

Ce projet est tellement réussi qu’il pourrait même être permis à un esprit retord, de douter ou de percevoir la moindre trace de repères critiques dans la mise en scène car l’observation des spectateurs y est totalement dédiée à leur subjectivité respective.

En tout cas, cette réalisation permet à Sarah Biasini d’exceller dans la composition féminine décalée années cinquante et à Benoît Solès, de cultiver un style gentleman cambrioleur d'idéologies manichéennes.

 

source : http://www.agoravox.fr/

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