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Sarah Biasini comédienne

19 juillet 2021

THEATRAL MAGAZINE

 

   MADEMOISELLE JULIE : NUIT DE FEUX ET DE SANG

Source : Théâtral Magazine - 17 juillet 2021

 

 

Tout est blanc. Le sol, le plafond et les murs de cette cuisine minimaliste. Au centre, entre un buffet et une malle, une immense table de bois. Sous la direction de Christophe Lidon, la pièce de Strindberg déploie toute sa charge d’humanité blessée, ses règles sociales perverties, et les assauts manipulateurs de ses protagonistes. Le metteur en scène l’a rendue limpide. "Elle est folle", dit ce domestique en parlant de Julie lors d’une nuit où brillent les feux de la Saint Jean. La jeune femme de bonne naissance ne tente-t-elle pas de se jeter à sa tête au mépris des conventions ?

S’ensuit un jeu de chat et de souris pervers et fiévreux où la prise d’ascendant de l’un sur l’autre change sans cesse. Sarah Biasini est une Julie dévergondée, jouisseuse, allumeuse, repentante. Son interprétation est belle, sobre, tout à fait juste et convaincante. Yannis Baraban est Jean, son valet, à la présence forte. Il charpente son jeu avec habileté. Il y a autant de violence contenue qu’exprimée entre eux, à laquelle la cuisinière (Déborah Grall) en austère retenue assiste atterrée.

Le trio met particulièrement bien en exergue les rêves, les aspirations et déceptions de chacun. Entourée par intermittence d’une scénographie vidéo intéressante, cette nuit blanche tachée de sang plonge dans une noirceur inouïe.

Vaincus, on se rend à l’évidence fatale de la dramaturgie. Et l’on applaudit… beaucoup.

François Varlin

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19 juillet 2021

Destimed

 

 

Off d’Avignon 2021 : Sarah Biasini et Yannis Baraban magnifiques dans ’Mademoiselle Julie’ mis en scène par Christophe Lidon

samedi 17 juillet 2021

C’est une « Mademoiselle Julie » d’August Strindberg comme vous ne l’avez jamais vue que propose le metteur en scène Christophe Lidon, et ce dans le cadre du Off d’Avignon.

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Sarah Biasini et Yannis Baraban dans "Mademoiselle Julie" © DR

Alors que bien souvent est proposée une vision assez pesante de l’œuvre avec une traduction un peu empesée, l’ensemble est ici solaire, lisible par tous et la pièce brille ainsi d’un éclat nouveau. Le mérite en revient d’abord à Michael Stampe, adaptateur de génie de pièces étrangères qui magnifie en amont le travail de son complice Christophe Lidon.

Travail de fond concernant Goldoni, Zweig, ou Calderon, auteur lui-même (« L’art de Suzanne Brut », « L’échafaudage ») Michael Stampe veille à donner, sans les trahir une vision contemporaine des textes présentés. C’est de plus tellement beau à entendre qu’on se surprend à penser que Michael Stampe est aussi doué encore que ses brillants devanciers. Le deuxième mérite en revient bien entendu à Christophe Lidon lui-même qui loin d’avoir un ego propre à poser sur les œuvres une vision monolithique du théâtre, réussit à servir les textes sans se servir d’eux.

La scénographie magnifique de « Mademoiselle Julie » choisit de mettre en avant les racines du mal de vivre de Julie et de son univers déséquilibré là où explique Christophe Lidon : « Les fantômes des parents hantent la vie de leur enfant. » C’est donc du côté de la psychologie de la jeune femme que se tourne en priorité la pièce. Tiraillée entre deux éducations qu’elle a reçues : une mère féministe qui ne l’a pas voulue, et qui lui a proposé toutes les armes d’une éducation masculine, et son père qui l’a enfermé dans le carcan d’une éducation féminine bourgeoise Julie qui séduit le valet de son père le temps d’une nuit de solstice d’été, aspire à la transgression.

Christophe Lidon la présente avec empathie, résilience et un réalisme un rien désenchanté. « Tu n’es que ce que mon père a fait de toi  », lance-t-elle au valet qu’elle déstabilise, affronte, malmène, étrille elle qui déclare ne jamais devenir l’esclave d’un homme. Un écran sur la scène, une musique aux accents contrastés, orchestrent cette danse de mort à laquelle nous assistons.

Acteurs bouleversants

Le troisième mérite du spectacle (non des moindres) demeure la prestation bouleversante de Sarah Biasini, exceptionnelle de densité, qui dans le rôle de Julie fait bouger les lignes habituelles du théâtre. Magnifique, tragique et sobre, la comédienne qui a une solide habitude de travailler avec Christophe Lidon excelle à montrer sans démontrer. Nous qui l’avions applaudie au Pasino d’Aix dans la pièce de Cabello Reyes et Bénabar intitulée « Je vous écoute » nous la redécouvrons en femme libre de corps et d’esprit. A ses côtés Yannis Baraban campe un valet pas du tout victime se battant pour faire triompher son honneur mais qui (lutte des classes oblige) échouera... avec panache. Deborah Grall dans la peau de la gouvernante-cuisinière tire elle aussi les larmes . Si bien que l’on savoure cette guerre de fauves au crépuscule d’une façon pleine et entière. Et que l’on sort de « Mademoiselle Julie » submergés d’émotion.
Jean-Rémi BARLAND

Au Théâtre des halles à 16h30 jusqu’au 30 juillet. Relâches les 20 et 27 juillet. Réservations au 04 32 76 24 51 - theatredeshalles.com

17 juillet 2021

sortie des artistes le 17 juillet 2021

 

Aujourd'hui à la sortie des artistes du Théâtre des Halles

 

sarah avignon 2021

sarah avignon 2021 a

 

 

sarah bermuda blanc

 

Merci Isabelle

11 juillet 2021

L'ARTVUES.COM

 

 

Mademoiselle Julie

Flamboyante Julie, belle et rebelle, interprétée par Sarah Biasini qui incarne à merveille la fragilité et la folie de l’héroïne mythique de Strindberg. On connaît l’histoire : Julie séduit Jean, le valet de son aristo de père, la nuit de la Saint-Jean, profitant de cet instant cathartique pour se libérer du carcan des conventions et des tabous familiaux au terme d’une plongée brutale dans les abysses de sa condition sociale et de sa psyché qu’elle paiera au prix de sa vie.

Là où on ne pourrait voir qu’hystérie tapageuse, le metteur en scène Christophe Lidon opte pour une approche plus psychologique, éclairant le comportement de Julie par son histoire familiale, jamais loin de la critique sociale. Plusieurs Julie cohabitent ici : la provocante et séductrice, petite bourgeoise capricieuse et délurée, manipulatrice à son tour manipulée par son esclave qui devient son bourreau ; la jeune fille éduquée par une mère féministe, issue du peuple, et un père agrippé aux traditions de son rang aristocratique. Schizophrénie dont Julie est le symptôme, tout en pulsions et émotions, s’abandonnant à une transe qui l’entraîne au bout de la nuit, le tout consumé et consommé en une heure et demie de spectacle.

Le décor, une grande table de cuisine, sans doute celle des conventions sociales qui finit renversée, intègre le déploiement justifié de la vidéo, trop souvent accessoire inutile dans d’autres spectacles, mais ici parfaitement adapté à la dramaturgie. De grand panneaux qui s’ouvrent et se referment, sur lesquels sont projetées des images de danseurs, participent à la tension dramatique à laquelle s’additionne la pulsation d’une excellente partition musicale. Le dispositif scénique semble figurer une boîte contenant des existences vouées à leurs passions, qui s’ouvre et se referme selon la fantaisie d’un démiurge tirant les ficelles d’un drame annoncé.

La belle sensualité des interprètes qui baigne la pièce et la justesse du jeu des trois excellent comédiens nous emportent dans le tourbillon de cette Mademoiselle Julie, « où tous les trolls sont de sortie ».

Mademoiselle Julie. Théâtre des Halles à 16h30 jusqu’au 30 juillet.

 Par Luis Armengol

Festival d'Avignon : sélection du Off | L'Art-vues (lartvues.com)

9 juillet 2021

JOURNAL LA PROVENCE

journal la provence

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8 juillet 2021

OSMOSE RADIO

 AVEC FRANCOIS JOYEUX A OSMOSE RADIO

osmose 1

osmose 2

osmose sarah photo

8 juillet 2021

Salut final de Melle Julie

Capture d’écran 2021-07-08 164222

8 juillet 2021

Le Dauphiné Libéré

avignon sarah

8 juillet 2021

TOUTE LA CULTURE

 

 

 

Avignon OFF : la belle surprise Biasini dans Mademoiselle Julie

08 JUILLET 2021 | PAR DAVID ROFÉ-SARFATI

Pour cette édition du OFF, Christophe Lidon signe deux mises en scène. Nous avons vu Mademoiselle Julie qui nous a ravis, emportés par le jeu de Sarah Biasini qui fait sensation. 

 

Julie séduit le valet de son père le temps de cette nuit du solstice d’été, la plus courte de l’année, ce moment unique qui délie les contraintes, exacerbe les sens et abolit les frontières sociales. À la recherche de son identité, Julie est tiraillée entre les deux éducations qu’elle a reçues : sa mère féministe, issue du peuple, lui a proposé toutes les armes d’une éducation masculine, alors que son père l’enferme dans le carcan d’une éducation féminine bourgeoise. Un sujet universel qui confère à ce texte une modernité confondante.

L’affrontement des êtres 

Strindberg, auteur naturaliste, était admiré par la classe ouvrière. Il reniera toutefois très vite le socialisme pour découvrir Nietzsche avec qui il correspondra jusqu’à l’état de folie du philosophe. L’écrivain suédois explore un naturalisme qui pourchasse l’individuel plutôt que le collectif. Le drame naturaliste devient chez l’auteur un drame psychique qui consiste en une plongée au cœur de l’âme pour comprendre ce qui le constitue. Strindberg, par son intérêt pour la psychanalyse, a fait de Mademoiselle Julie un sujet morcelé revendiquant un désir erratique, et brouillon, qui lui échappe. Elle est, à l’instar de son désir, déstructurée. La pièce chez Christophe Lidon restitue ce morcellement et transforme chaque dialogue en une confrontation des égo fragilisés. 

… et des talents

La mise en scène se met au service de l’intensité du jeu d’acteur, primordiale ici pour faire exploser en direct les conflits intérieurs de Julie, de Christine et de Jean. Les murs de la maison elle-même, des panneaux tels des voiles qui se portent vers un ailleurs sans retour, révélant l’empreinte des âmes, témoignent de la fragilité des faux refuges du conformisme.

On le sait, Mademoiselle Julie est un classique, si souvent joué. La pièce est pour la comédienne qui interprète le rôle-titre un baptême du feu. Beaucoup s’y sont brulés les ailes, peu comme Isabelle Adjani ou Fanny Ardant ont su marquer l’histoire patrimonial du rôle. La finesse du jeu de Yannis Baraban (Jean), la justesse de celui de Déborah Grall (Christine) accompagnent une incarnation de Mademoiselle Julie qui fera référence. Sarah Biasini, forte de son sourire désarmant, de ses empêchements ou de ses gauches emportements, réussit à fabriquer une Julie vraie et moderne, riche de ses morcellements. Elle nous fait entendre le texte, et le sous-texte. 

Courez vite voir cette Mademoiselle Julie inoubliable.

7 juillet 2021

journal LA PROVENCE

 

 

Mademoiselle Julie : un voyage au bout de la nuit d'une extraordinaire puissance dramatique

Théâtre des Halles

Par Angèle LUCCIONI

 

 

 

Quelle chance que nous soit proposée cette version, pertinente et innovante, du chef d’œuvre de Strindberg ! La pièce du grand dramaturge suédois est en elle-même captivante.

La nuit de la saint Jean, où toutes sortes de dérèglements deviennent la règle, l'euphorie de la danse et de l'alcool aidant, Mademoiselle Julie, la fille d'un comte, se donne au domestique de son père, Jean. Mais ce duo qu'a formé le désir laisse bientôt la place à un duel qui peu à peu nous plonge dans un thriller haletant sur fond de lutte des classes autant que de guerre des sexes.

La scénographie de Christophe Lidon valorise la triple dimension, réaliste, symbolique et résolument moderne de l’œuvre. Le décor reconstitue une cuisine de l'époque, la grandeur de la table reflétant celle du château. Les bottes que cire le valet, à l'avant-scène, suggèrent le rôle essentiel que joue le châtelain, père de Julie, même absent. La table renversée met en évidence la transgression que représente la relation sexuelle des deux protagonistes principaux. Enfin, les grands panneaux blancs sur lesquels s'inscrivent des images et des vidéos géantes donnent plusieurs éclairages sur le comportement de Julie, notamment en évoquant sa jeunesse. D'autre part, ils l'enferment, annonçant d'emblée et soulignant sa situation sans issue.

L'interprétation des comédiens est à la hauteur de la complexité des personnages. Sarah Biasini est habitée par Julie, cette jeune femme sensuelle, effrontée, féroce, mais aussi fragile, pétrie de contradictions, perdue qu'elle est encore entre les influences discordantes qu'elle a reçues, entre une mère féministe et un père exigeant le respect des convenances, et bonnes manières de son milieu. Yannis Baraban campe avec talent un valet tour à tour manipulé et manipulateur et Déborah Grall incarne avec justesse sa fiancée, une femme du peuple à tous égards en complet décalage avec le couple central.

 

 

Du 7 au 30 juillet (relâches les 13, 20 et 27) à 16h30 au Théâtre des Halles, rue du Roi René. www.theatredeshalles.com

 

 

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