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Sarah Biasini comédienne

15 juin 2020

Melle JULIE au Cado

salle Pierre-Aimé Touchard


 

Mademoiselle Julie est un texte mythique qui a donné envie aux plus illustres artistes de raconter cette histoire d’amour et de manipulation, de violence et de fièvre, durant la nuit de la Saint Jean. La demoiselle de la maison va provoquer et séduire le valet de son père, transgression la plus ultime pour cette «fille à papa» qui va tout faire pour rendre cette nuit – la plus courte de l’année – la plus électrique, la plus intense, la plus définitive. La puissance de ce grand texte de théâtre réside dans la force de l’affrontement, qui traverse les décennies sans que soit affadie pour autant la structure psychologique des personnages qui s’aiment et se combattent ; situation chauffée à blanc qui nous permet de ne pas douter que le talent des acteurs réunis pourra enflammer le plateau du théâtre. Strindberg y concentre sa révolte contre les conventions et renouvelle les codes de l’art dramatique en décidant de montrer non pas ce qui se passe, mais comment cela se passe à l’intérieur des personnages, à la manière naturaliste. Il emprunte à la psychanalyse naissante qui découvre l’inconscient. Afin d’être au plus près de l’intensité du jeu d’acteur, des moyens techniques rendus invisibles permettront de saisir en gros plan et en direct, comme une empreinte de leurs âmes, les conflits intérieurs de Julie, Christine et Jean… Comme si la demeure elle-même témoignait de l’énergie destructrice de ces personnages emplis de contradictions et de certitudes toutes prêtes à voler en éclats aux premiers rayons de l’aurore.

melle Julie 1

  • les mardis 15 et 22 septembre 20h30
  • les mercredis 16 et 23 septembre 19h00
  • le jeudi 17 septembre 19h00
  • le jeudi 24 septembre 20h30
  • les vendredis 18 et 25 septembre 20h30
  • les samedis 19 et 26 septembre 14h30
  • les samedis 19 et 26 septembre 20h30
  • les dimanches 20 septembre 15h00
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3 juin 2020

quand Christophe Lidon présente Melle Julie

 

REPRESENTATIONS PREVUES DU 15 AU 26 SEPTEMBRE PROCHAIN

29 mai 2020

38 ans

 

Il y a quelque chose de plus fort que la mort c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants.
Jean d'Ormesson

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18 mai 2020

ADIEU L'ARTISTE

 

Ayons une pensée pour un grand Monsieur. Michel PICCOLI vient de nous quitter le 12 mai dernier....

piccoli

10 mai 2020

Mademoiselle Julie

 

La pièce MADEMOISELLE JULIE se jouera au CADO d'Orleans du 15 au 26 septembre 2020

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14 avril 2020

HOPE.....

13 avril 2020

AVIGNON

Le festival d'Avignon est annulé. Les organisateurs de ce grand rendez-vous annuel du théâtre ont annoncé la nouvelle, lundi 13 avril. "Les conditions ne sont plus aujourd'hui réunies pour que se déroule la 74e édition", écrivent-il dans un communiqué, après avoir "pris acte des déclarations du Président de la République" sur la crise du coronavirusDans son discours, ce dernier avait indiqué que "les grands festivals et événements avec un public nombreux, ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet". Le festival devait se tenir du 3 au 23 juillet.

"Nous avons partagé l'espoir aussi longtemps que cela était permis, mais la situation impose un autre scénario. Notre devoir est désormais de préserver et d'inventer l'avenir du Festival d'Avignon", développent Olivier Py, directeur du festival, et Paul Rondin directeur délégué.

La Cité des Papes devient d'ordinaire chaque juillet la "capitale du théâtre", attirant 700 000 visiteurs. Il y a le Festival principal, dit le "in" mais surtout le "Off", encore plus grand (plus de 1 500 spectacles, par un millier de compagnies dans 200 théâtres de la ville). Les retombées économiques pour Avignon sont de l'ordre de 100 millions d'euros, selon les estimations, dont 25 millions générés par le "in". Cette annulation est catastrophique pour des milliers d'artistes et de techniciens, dont de nombreux intermittents. Depuis sa création en 1947, le Festival n'a été annulé qu'une fois, en 2003, en plein conflit des intermittents.

13 mars 2020

ANNULATION

Annulation représentations

6 mars 2020

Critique Le théâtre du blog

La Mégère apprivoisée de William Shakespeare, adaptation et mise en scène de Frédérique Lazarini

 Pour cette version réduite, la metteuse en scène convoque cinq personnages seulement sur le plateau auxquels les autres, filmés, donnent la réplique. Ce savant mélange de théâtre et de cinéma, allié à un style résolument burlesque, renoue avec la simplicité du théâtre de tréteaux.  

Hortensio, venu faire ses études à l’Université de Padoue, craint de ne pouvoir épouser la belle Bianca, fille cadette du signore Baptista. En effet, le père veut d’abord marier son aînée, la colérique et indomptable Catharina. Quand survient Petruccio, un marchand ruiné originaire  de Vérone qui cherche fortune et femme. En conquérant le cœur de Catharina, il mettrait la main sur une belle dot… Encore faut-il l’apprivoiser ! Il s’y emploiera avec fermeté et succès. Immortalisée par le réalisateur Franco Zeffirelli en 1967 avec le fameux duo Elisabeth Taylor  Richard Burton, cette comédie, revue par Frédérique Lazarini et située dans l’Italie des années cinquante rend hommage à la grande époque de Cinecitta.

 Quelques bancs en bois blanc, un écran, un vieux projecteur à l’avant-scène, des bruits de basse-cour. Nous voilà sur une place de village pour une séance de cinéma en plein air. Bianca et Catharina apparaissent dans un film en noir et blanc. Le réalisateur Bernard Malaterre retrouve le grain de pellicule contrasté du cinéma néoréaliste et les comédiennes, le ton et les mimiques. Quelques intermèdes avec réclames et bandes-annonces de péplums de l’époque : du  kitch à souhait… Des deux jeunes filles, seule Catharina, la méchante, se produira sur scène, laissant sa sœur parler à son soupirant du haut de l’écran.

 Cette adaptation de la pièce ainsi resserrée et épurée se focalise sur la tigresse et son dompteur et, au-delà de la guerre des sexes et de la violence masculine,  traite de la soumission amoureuse de Catharina, interprétée dans toutes ses contradictions par Sarah Biasini. Petruccio (Cédric Colas, énergique) déploie une virilité brutale. Pierre Enaudi est un Hortensio bon enfant, face à la piquante et cinégénique Charlotte Durand-Raucher (Bianca).  Maxime Lombard (signore Baptista) à l’allure de Raimu italien est excellent.

 Des draps blancs contre lesquels pendent, ton sur ton, caleçons et chemises délimitent l’aire de jeu. Cette élégante scénographie figure l’enfermement de la femme dans l’espace domestique et dans son rôle de ménagère, rôle que refusait Catharina l’insoumise, avant de succomber aux assauts de son mari. On accorde à William Shakespeare des intentions vertueuses et en phase avec notre modernité, quand il donne le rôle-titre à une rebelle vent debout contre les autorités patriarcales de son temps.
Pourtant, il n’hésite pas à clore son histoire avec un texte misogyne, assumé par l’héroïne métamorphosée en épouse obéissante.

Frédérique Lazarini, elle, ne laissera pas la pièce se terminer sur cette leçon édifiante et Catharina aura le dernier mot en citant Virginia Woolf. La romancière britannique évoque, dans Une Chambre à soi, la « sœur merveilleuse de Shakespeare ». Une écrivaine n’aurait jamais tenu de tels propos, dit-elle et elle exhorte les femmes à prendre «l’habitude de la liberté et le courage d’écrire exactement ce que nous pensons». Et ce spectacle, réjouissant et malicieux, répond au vibrant appel de Virginia Woolf. A voir donc.

 Mireille Davidovici

 Jusqu’au 12 mai , Artistic-Théâtre, 45 bis rue Richard Lenoir, Paris (Xl ème) .T. 01 43 56 38 32

 Delphine Depardieu interprétera Catharina (sur scène et à l’écran) du 12 mars au 12 avril avant de partager le rôle en alternance avec Sarah Biasini à partir du 14 avril. 

colas

28 février 2020

Critique Senior Actu

La Mégère apprivoisée à l'Artistic Théâtre : une joute rondement menée

 

C’est une des premières pièces de Shakespeare, écrite semble-t-il vers 1594, constituée de cinq actes et un prologue. Certains ont en mémoire l’adaptation télévisée qu’en fit Pierre Badel en 1964, où s’affrontaient Rosy Varte et Bernard Noël dans les rôles principaux.

Quelques années plus tard Franco Zeffirelli nous en donnait une version cinématographique colorée mettant en scène les deux monstres sacrés qu’étaient alors Elizabeth Taylor et Richard Burton, jouant sur scène un duel qui aurait pu être leur vie.
 
Car c’est bien d’un duel qu’il s’agit ici, entre la revêche Catarina d’une part, fille aînée du riche marchand Baptista et de Petruchio, séduisant aventurier de passage qui, bravache et intéressé par la dot, relève le défi de mâter la rebelle.
 
De Padoue à Vérone les deux époux s’observent, se jaugent, se courtisent et finissent par s’apprécier tous deux à leur juste valeur.
 
Frédérique Lazarini a choisi d’en donner une version moderne et allégée, d’une heure trente environ, privilégiant les scènes de joute entre les deux protagonistes principaux.
 
Elle a situé sa pièce dans l’Italie des années cinquante, celle de l’âge d’or du cinéma italien, rajoutant au texte des chansons de l’époque que les acteurs entonnent avec un plaisir communicatif.
 
Et puis, autre trouvaille, la mise en scène alterne astucieusement théâtre et cinéma : certaines scènes filmées par la réalisatrice, sont projetées sur un écran en fond de scène rappelant les cinémas ambulants qui existaient à cette époque dans de nombreux villages. Mise en abyme où les acteurs, assis sur des bancs, se regardent évoluer sur la toile.
 
Sarah Biasini est Catarina. Si son visage vous rappelle quelqu’un c’est normal, car elle est bien la fille de sa mère ! On a plaisir à voir ses traits évoluer progressivement, du dégoût du début à la soumission finale.
 
Cédric Colas, qu’on a déjà vu la saison dernière en ce lieu dans « Les Rivaux » campe un Petruchio ambigü, plein de charme et de rouerie à la fois. Maxime Lombard nous délivre un Baptista truculent qui nous fait penser au regretté Michel Galabru.
 
Une mention spéciale pour Pierre Einaudi dans le rôle de Lucentio, qui, tout feu tout flamme au début de sa lune de miel avec la douce Bianca, s’éteint et perd peu à peu toute sa joie de vivre aux côtés de son épouse devenue acariâtre.
 
Pièce misogyne ? Sans doute à l’époque, mais Frédérique Lazarini préfère y voir la volonté de libération des femmes vis à vis du joug masculin. Et la tirade finale, rajoutée par ses soins, est bien là pour nous éloigner de tout manichéisme.

Axel Kiev

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