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Sarah Biasini comédienne

22 janvier 2020

Critique de LA TERRASSE

 

Avec des comédiens de grand talent, Frédérique Lazarini met en scène cette œuvre de jeunesse de Shakespeare, et éclaire brillamment ses enjeux en renouvelant le regard sur l’insoumission de la Mégère.

Dans Padoue la superbe, Catarina la rebelle tempête contre son entourage. Sa langue grondeuse rebute tous ceux qui la côtoient. Comment pourrait-elle trouver un époux ? Son père affirme qu’il n’accordera à personne la main de la cadette, la douce et courtisée Bianca, avant que Catarina la méchante ne soit mariée. La tigresse rencontrera bientôt son dompteur, Petruchio, motivé par… la dot. La célèbre intrigue, immortalisée à l’écran en 1967 par le duel titanesque entre Elisabeth Taylor et Richard Burton, plutôt rarement portée à la scène, traverse évidemment la question des relations de domination entre les sexes, et c’est cet aspect qui le plus souvent préoccupe les mises en scène contemporaines. Evitant le piège d’une actualisation ostentatoire comme celui d’une comédie caricaturale, Frédérique Lazarini et les siens éclairent avec finesse, humour et habileté la fable et ses enjeux. Resserrée et épurée, l’adaptation orchestre à merveille le déploiement et les tumultes du sentiment amoureux, la guerre des sexes et la violence du mâle, mais aussi la question du rôle et ses ambiguïtés : celui qu’on joue sur scène, celui qu’on joue dans la vie. L’un reflétant l’autre, avec comme témoin actif le public. Le spectacle reprend un procédé cher au grand Will, une mise en abyme alerte qui mêle les époques, jusqu’à l’atmosphère des merveilleuses comédies italiennes des années 50-60, si pleines de tendresse, de férocité, de drôlerie, mettant en lumière les fanfarons et souvent les petites gens.

Mariage à l’italienne

Nous sommes sur la place d’un village accueillant un cinéma ambulant. Les gradins du théâtre prolongent les bancs installés sur le plateau, tandis qu’entre la scène et l’écran s’articule une relation finement équilibrée, depuis des intermèdes savoureux jusqu’au dialogue ému entre personnages – l’un filmé et l’autre joué. Inscrits dans cet ancrage italien joyeux et exubérant, les comédiens interprètent avec assurance et précision la partition. Sarah Biasini est une superbe, sensible et touchante Catarina, Cédric Colas est un Petruchio impérieux, énergique et méchant à souhait, Guillaume Veyre interprète excellemment le valet Tranio, en cousin jumeau du mythique Totò, Maxime Lombard est un père truculent, et Pierre Enaudi un amoureux provisoirement transi. Quant à Bianca, Charlotte Durand-Raucher lui donne vie dans de piquantes scènes filmées. En ceignant le plateau de linge blanc, la scénographie de François Cabanat fait écho à l’enfermement et l’infinie routine que constitue l’espace domestique pour les femmes. Alors qu’on se plaît souvent à accorder des intentions vertueuses et en phase avec notre modernité au génie de Shakespeare – génie certes incomparable ! -, force est de constater que la chute de la pièce consacre la défaite de la mégère. Victoire par KO de la soumission, et adieu à l’émancipation. Mais ici peut-être que cette soumission n’est qu’apparence… Pour finir, s’invite par la voix de Catarina une autre parole particulièrement forte et belle : celle de Virginia Woolf dans Une Chambre à soi, évoquant la « sœur merveilleuse de Shakespeare ». On se souvient de la remarquable mise en scène de ce texte par Anne-Marie Lazarini, avec Edith Scob. Si actuel, si important, cet appel à prendre « l’habitude de la liberté et le courage d’écrire exactement ce que nous pensons » résonne magnifiquement.

Agnès Santi

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17 janvier 2020

Interview Sud-Radio

17 janvier 2020

Interview Sarah

16 janvier 2020

Critique journal Marianne

 

....la femme insoumise. Cela se passe à quelques encablures, à l’Artistic Théâtre, où Frédérique Lazarini signe l’adaptation et la mise en scène de La Mégère apprivoisée. Cette pièce traine une réputation de sexisme en partie surfaite qui l’a conduite dans des placards d‘où elle ne sort plus que rarement. C’est dommage.

Fort habilement, et sans la trahir, Frédérique Lazarini en a fait un brûlot émancipateur qui claque comme un soufflet au visage des esprits conditionnés à la manière de certains plats cuisinés. Du coup, la Mégère apprivoisée n’est ni mégère ni apprivoisée, mais diablement féministe, à sa manière.

L’histoire se déroule en Italie, où vivent deux sœurs, Blanca, affriolante, et Catarina, plutôt revêche. Le père des deux donzelles veut bien lâcher la première à condition de caser la seconde. Petruchio (Cédric Colas) fera l’affaire. Il va épouser Catarina (Sarah Biasini) au prix de flagorneries, de magouilles, de stratagèmes et de manœuvres où il va étaler toutes les facettes du parfait petit macho. Leur duo est un grand moment.

La Catarina, nonobstant les épreuves, n’a rien de la femme à qui on fait faire tout et n’importe quoi. Pour éclairer ce mano a mano, Frédérique Lazarini a su marier plusieurs époques et plusieurs styles. On plonge dans la commedia dell’arte, on croise le personnage de Toto, très en vogue en Italie au début des années cinquante, on tombe sur les images des femmes en vogue dans le cinéma italien ou ailleurs, projetées sur un écran où se joue une partie de la pièce, créant un décalage scénique de fort bon aloi.

Ce mélange des genres et des styles libère la pièce des éventuels soupçons sexistes, retournés comme un gant. Il assure la revanche et la victoire par KO de Catarina. Pour clore l’affaire, elle viendra s’adresser au public en fin de spectacle en passant de Shakespeare à Virginia Woolf, le temps d’une tirade qui lui permet de mettre les points sur les "i", au nom des mégères du monde entier.

14 janvier 2020

suite des photos de la Mégère apprivoisée

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14 janvier 2020

Filage le 12 janvier 2020 de La mégère apprivoisée

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1 janvier 2020

Welcome 2020

année sarah

1 janvier 2020

Christophe Lidon parle de Melle JULIE

23 décembre 2019

La mégère apprivoisée

 

A partir du 14 janvier 2020 jusqu'au 11 mars.

mégère

 

La Mégère Apprivoisée

de William Shakespeare

adaptation et mise en scène de Frédérique Lazarini

avec Sarah Biasini (Catarina), Cédric Colas (Petruchio), Maxime Lombard (Baptista), Pierre Einaudi (Lucientio), Guillaume Veyre (Tranio)

scénographie et lumières François Cabanat
costumes Dominique Bourde
réalisation du film Bernard Malaterre

avec Charlotte Durand-Raucher (Bianca), Didier Lesour (Le Prêtre), Hugo Petitier (Gremio), Jules Dalmas (Hortensio)

assistante à la mise en scène Lydia Nicaud
assistante à la création des costumes Emmanuelle Ballon

 

La Mégère Apprivoisée est une pièce pleine de contradictions. Shakespeare donne ici le rôle titre à un personnage de femme profondément insoumise, résolument moderne, qui revendique le droit à la parole et à une certaine liberté.

Non, Catarina ne se laisse pas faire. Elle est en rébellion contre toutes les autorités patriarcales de son temps. Et on serait tenté d’imaginer que Shakespeare est de son côté et qu’il nourrit de l’admiration pour sa « Mégère ». En revanche, il n’hésite pas à clore son histoire par un texte misogyne, assumé par une Catarina métamorphosée.

Surprise ? Dans cette adaptation de La Mégère, il convient de faire apparaître entre les lignes que notre héroïne n’est pas dupe, qu’elle n’a pas baissé les armes. Ce discours, finalement par trop provocateur, peut devenir un jeu amoureux, un jeu érotique, un jeu social.

Catarina devient alors la métaphore de l’actrice, elle endosse le rôle de la femme docile dans une relation complice et ludique avec son mari. Humour et jubilation sont de mise dans cette comédie haute en couleurs, empreinte d’une extraordinaire vitalité.

Dans la mise en scène de Frédérique Lazarini, l’histoire se noue autour d’un cinéma ambulant sur la place d’un village, dans les années 50 en Italie. L’intrigue se déroule sur la scène et à l’écran pour mettre en exergue cette mise en abyme chère à Shakespeare, où chacun joue son rôle dans une vie qui a tout d’une fiction et d’un grand théâtre.

2 novembre 2019

Toujours présents...

J'ai pris quelques images , une musique et voilà ....

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