Sarah Biasini est une jeune femme bien dans ses baskets. À 37 ans, la fille de Romy Schneider et Daniel Biasini, multiplie les rôles forts au théâtre. Après avoir joué dans trois pièces l’an dernier – Bash de Neil Labute; Lettre d’une inconnue de Stefan Zweig ; La tempête de William Shakespeare – elle revient dans Ring, de Léonore Confino. Une pièce en 18 scènes – déjà jouée en 2013 par Audrey Dana et Sami Bouajila – qui raconte la vie d’un couple (Sarah Biasini et Fabio Zenoni) qui se rencontre, s’aime, fait des enfants, tente de vivre ensemble puis tente de vivre l’un sans l’autre, entre désir et routine, nuits presque blanches et rêves d’échappées belles. L’auteure s’est fixé un objectif bien précis: «Je voudrais que les spectateurs sortent de Ring aussi épuisés qu’après avoir assisté à un combat de boxe, le désir au ventre de retourner à la vraie vie pour aimer et panser les blessures.»

 

Avant de rejouer la pièce à Paris et en tournée, Sarah Biasini et Fabio Zenoni viendront la rôder au centre culturel d’Auderghem à la mi-mars.

Sarah Biasini, qu’est-ce qui vous a plu dans cette pièce?

Le ton surtout. C’est traité avec humour, un peu de cynisme…

Vous vous retrouvez plus particulièrement dans une thématique?

(sourire) Il y a certaines situations qui me font plus rire que d’autres, mais pas forcément parce que je m’y reconnais. Par contre, je peux peut-être plus me défouler dans certaines… Il y a par exemple une femme qui ne veut pas s’engager et qui butine à droite à gauche… Ou alors une autre qui n’est plus satisfaite dans sa vie d’épouse…

On met une part de soi sur scène? Est-ce que ce rôle peut servir de thérapie?

Non, car je pense qu’il faut avoir fait une thérapie avant pour bien le faire (rires). Mais forcément, il y a des situations que l’on a vécues. Donc on s’en inspire. Ou alors il y a des choses que l’on n’a pas osé dans son vrai couple, et que l’on se permet de faire sur scène.

Dans des interviews l’an dernier, vous disiez songer à avoir un enfant. La réflexion est toujours en cours?

(rires) Oui, oui… Je commence à avoir un âge où il faut commencer à y penser sérieusement.

C’est une thématique abordée dans la pièce?

Oui, sous différents aspects. La question de l’avortement est posée, la question de l’identité de la femme quand elle devient mère aussi… Tout ça est abordé.

L’auteure souhaite que les gens sortent de la pièce épuisés et contents de retrouver leurs «petits» tracas du quotidien. Et vous?

Que chacun rigole de soi-même. Et puis aussi qu’il y ait une envie de ne pas s’empoissonner la vie par des petites conneries. Car dans la pièce, il y a cette dimension du temps qui passe et des choses que l’on peut parfois rater pour des problèmes d’ego ou autres…

À la lumière de la pièce, il y a des situations que vous avez vécues et pour lesquelles vous auriez agi autrement?

Oui, mais je me dis souvent qu’une histoire, elle dure le temps qu’elle doit durer. Si ça ne doit pas marcher, ça ne marche pas. Je suis assez fataliste.

Et une grande amoureuse?

Oui…

Vous avez l’air de le regretter?

(rires) Non, mais il y a toujours une contrepartie… Mais pour l’instant, tout va très bien!

«Ring», de Léonore Confino, avec Sarah Biasini et Fabio Zenoni. Du 17 au 22 mars au Centre culturel d’Auderghem. Réservation: 02 660 03 03 et www.cc-auderghem.be