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Sarah Biasini comédienne
2 août 2008

Critique - Le Parisien.fr -

montag1

Sarah Biasini grandit sur scène

LA BELLE personne que voilà ! Dans « Maestro », au Théâtre du Chêne Noir à Avignon, Sarah Biasini joue une musicienne en déroute, un oiseau blessé. Dans la vie, dès la scène quittée, la jeune femme redevient lumineuse, douce, à l'écoute quand c'est elle, en théorie, qui devrait se raconter. Dire quelle comédienne elle devient, au fil des pièces, de la série télévisée « Julie, chevalier de Maupin », il y a quatre ans, à « l'Antichambre » l'année passée sur les planches.



« J'ai laissé échapper mes doutes »

Le regard du public évolue avec elle : plus le temps passe et plus la curiosité envers la fille de Romy Schneider se transforme en un intérêt sincère pour une artiste singulière parmi tant d'autres. A 31 ans tout juste, Sarah Biasini continue de grandir, de se faire. Elle se façonne par le travail. « Le thème de Maestro , c'est comment trouver la confiance. Moi, je n'aurai jamais fini d'en manquer et d'en trouver. Christophe Lidon, le metteur en scène, a cherché à me plonger dans un état particulier. Avec lui, j'ai laissé échapper mes doutes. » Mettre ses propres failles au service d'un personnage, l'astuce a fait ses preuves depuis les débuts de l'histoire du théâtre. Sarah Biasini n'y recourt plus qu'au minimum : « L'expérience aidant, les larmes viennent maintenant plus facilement. C'est une affaire de concentration. Pendant une heure et demie, se dire qu'il n'y a rien de plus important que ce qu'on joue. »

Sur les planches, en jean, chaussettes et tee-shirt, comme n'importe quelle étudiante dans son studio, Sarah Biasini partage son désarroi avec Thomas Joussier et fait face au « Maestro ». Jean-Pierre Bouvier oppose pertinemment son expérience et son assurance à la jeunesse du couple. Lors d'une scène clé, Sarah-Anna se rebelle enfin contre le maître et toute la salle retient son souffle. Un moment rare pour une pièce tout juste créée, et dont Sarah se réjouit. « On perçoit l'écoute du public... Bon, si on est paranoïaque, on se dit qu'ils dorment ! » Une fois le rideau retombé, l'humour et l'humilité reprennent leurs droits dans le discours de la comédienne. « Faire Avignon pour la première fois dans ces conditions-là, c'est du caviar. Un baptême dans du coton. » Pourvu qu'à son cinquantième festival elle soit restée la même !

Caroline Andrieu

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Commentaires
S
Bravo !
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C
Toujours sublime, marie; tes montages...<br /> <br /> merci
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