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Sarah Biasini comédienne
22 novembre 2014

L'homme qui adapte !!

 

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Comme tout homme de théâtre - qui se respecte - de Sa Majesté la Reine, il aime la langue de Shakespeare. La vraie, celle où il trouve subtilité, beauté, poésie. Celle d'un Anglais de la Renaissance, à mille lieux de la langue anglo-saxonne d'aujourd'hui « Je peux dire avec une certaine arrogance anglaise que Shakespeare n'est pas compris par les Anglais. C'est une langue magnifique, qu'on ne parle plus, pour des textes qui ont une portée métaphysique », savoure Michaël Sadler. Homme de lettres, metteur en scène, Michaël Sadler porte souvent haut le bel étendard de l'humour britannique. Mais avec Shakespeare, il se fait sage et révérencieux. On ne badine pas avec le maître William qui, selon lui, a modernisé l'écriture du théâtre européen.

Pour la première fois de sa carrière, Michaël Sadler s'est vu demander d'adapter « La tempête » de Shakespeare par Christophe Lidon, le nouveau directeur du théâtre Cado, à Orléans. « Initialement, le projet se faisait avec Claude Rich. J'ai commencé les répétitions avec Claude, je le voyais une fois par semaine chez lui, mais il a eu des soucis de santé. Claude Rich a été remplacé par Alain Pralon, sociétaire honoraire de la Comédie-Française. Un acteur magnifique, une Roll's de théâtre ». Deux grands acteurs accompagnent Pralon et Sadler dans cette Tempête : Dominique Pignon et Sarah Biasini. Son défi aura été de donner à « La Tempête » « une version théâtrale musclée, intelligible », d'arriver « à ce que le public comprenne la densité du texte tout en s'amusant ». Si, finalement l'élève Sadler peut badiner avec le maître Shakespeare… « C'est l'histoire d'un duc, Prospero, déchu par un frère perfide, expédié en mer pour le faire mourir, raconte le metteur en scène. Il échoue sur une île habitée par un esprit, Ariel, qui devient son serviteur, et un être monstrueux, le fascinant Caliban, joué par Dominique Pignon, à qui il voudrait bien apprendre les bases de la civilisation. C'est à cet être sauvage que Shakespeare a donné la poésie la plus totale. Quant à Prospero, il a des pouvoirs magiques auxquels il renonce. Tout comme Shakespeare a renoncé au théâtre après cette pièce ». Christophe Lidon aura vu en Michaël Sadler le seul Anglais capable d'affronter littéralement cette tempête. « Sur scène, traduire Shakespeare n'est pas compréhensible. Il ne faut pas imiter la complexité de son écriture, sinon on s'embourbe dans un marécage de mots », dit-il, avec une parfaite maîtrise de la langue de Molière.

 

source : http://www.lanouvellerepublique.fr/

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