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Sarah Biasini comédienne
29 février 2012

Stefan Zweig

Vous trouverez déjà dans ce blog une biographie de Stefan Zweig aussi je ne vous remets que quelques lignes :

Stefan-Zweig-001

Est né le 28 novembre 1881 à Vienne en Autriche.
Sa fortune lui permet d’étudier à sa guise et de parcourir le monde. A 23 ans il est reçu docteur en philosophie et obtient le prix de poésie Bauernfeld, une des plus hautes distinctions littéraires de son pays.
Il avait déjà publié une plaquette de vers et une traduction de poésies de Verlaine, écrit des nouvelles et une pièce de théâtre… Mais pour lui : " la littérature n’est pas la vie " mais " un simple moyen d’exaltation de la vie, un moyen d’en saisir le drame d’une façon plus claire et plus intelligible ". Son désir est de voyager et de donner à son existence l’amplitude, la plénitude, la force et la connaissance, aussi de la lier à l’essentiel et à la profondeur des choses ".

En 1904, il est à Paris où il se lie avec des écrivains de l’Abbaye, Jules Romain en particulier avec qui plus tard, il devait faire l’adaptation de " Volpone " qui eut un très grand succès au théâtre de l’Atelier. Puis en Belgique avec Emile Verhaeren dont il devient le traducteur et le biographe.
Puis il vit à Rome, à Florence, en Provence, en Espagne, en Afrique. Il visite l’Angleterre, parcourt les Etats-Unis, le Canada, Cuba, le Mexique. Il passe un an aux Indes. Durant tout ce temps, il écrit, sans effort semble-t-il :
" Malgré la meilleure volonté, je ne me rappelle pas avoir travaillé durant cette période. Mais cela est contredit par les faits, car j’ai écrit plusieurs livres, des pièces de théâtre qui ont été jouées sur presque toutes les scènes d’Allemagne et aussi à l’étranger… "
Ces multiples voyages développent chez lui son amour de la littérature étrangère, en particulier des lettres françaises. Cela se manifeste par des traductions remarquables de Baudelaire, Verlaine, Rimbaud…

Ardent pacifiste, en 1917, il se lie d’amitié avec Romain Rolland qui eut sur lui une influence morale considérable ; puis avec G. Duhamel et Ch. Vildrac… La guerre de 14-18 l’ayant profondément ulcéré, en 1919 il se retire à Salzbourg, la ville de Mozart. C’est là qu’il écrit ces œuvres si vivantes, si riches d’émotions et de passion qui sont aussi les plus connues : " Vingt quatre heures de la vie d’une femme ", " Amok ", " La Confusion des sentiments ", " La Peur ", " Lettre d’une inconnue "…
En moins de dix ans, Zweig, qui naguère n’avait considéré le travail d’écriture " que comme un simple rayon de vie, comme quelque chose de secondaire ", publie une dizaine de nouvelles – la nouvelle allemande a souvent l’importance d’un de nos romans – autant d’essais et de biographies sur Dostoïewski, Tolstoï, Nietzsche, Freud, dont il est l’intime, Stendhal, Marceline Desbordes-Valmore, etc… Puis, suit la série de ses écrits historiques, où il acquit d’emblée l’autorité que l’on confère aux maîtres avec son " Fouché ".

Mais Hitler et ses Nazis s’emparent du pouvoir en Allemagne, les violences contre les réfractaires s’y multiplient. Bientôt l’Autriche, déjà à moitié nazifiée, est, elle aussi envahie.
Zweig abandonne l’Autriche et part en 1934 en Angleterre pour s’installer à Bath, dans le Somerset.
Bien que devenu citoyen anglais, il quitte bientôt son pays d’adoption " trop insulaire " et inquiet, sans trouver le repos, il parcourt de nouveau l’Amérique du Nord, se rend au Brésil, revient en Angleterre, fait de courts séjours en Autriche, où les nazis tourmentent sa mère qui se meurt, en France… Et la guerre éclate.
" Vous serez tous battus " dit-il alors, et quand les événements semblent lui donner raison, c’est en fait de sa tranquillité. Il quitte définitivement sa maison de Bath et gagne les Etats-Unis où il avait pensé à se fixer. Mais l’inquiétude morale qui le ronge a sapé en lui toute stabilité.

Le 15 août 1941, il s’embarque pour le Brésil et s’établit à Pétropolis. Mais ébranlé par l’échec de son idéal de paix et la victoire du fascisme, l’auteur " d’Erasme " l’humaniste hollandais auquel il ressemblait tant, cesse de lutter. Le 22 février 1942, il rédige la lettre d’adieu ci-dessous :

Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j’éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m’a procuré, ainsi qu’à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j’ai appris à l’aimer davantage et nulle part ailleurs je n’aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l’Europe, s’est détruite elle-même.

Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par de longues années d’errance. Aussi, je pense qu’il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde.

" Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l’aurore après la longue nuit ! moi je suis trop impatient, je pars avant eux. "

Stéfan Zweig, Pétropolis, 22-2-42

 source : http://www.theatreonline.com/

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