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Sarah Biasini comédienne
12 novembre 2012

Critique Webthea

 

Zéro vit dans ses rêves et a décidé de ne plus quitter son lit. Mais une jeune femme s’introduit dans la chambre et entreprend de photographier ses rêves. Electrochoc ! Zéro n’est plus passif dans ses promenades mentales mais mis en cause par les histoires que son cerveau invente. Une jeune femme enceinte, Betty, qui arrive plus ou moins directement de la mythologie grecque, veut l’épouser pour qu’il soit le père de son enfant à venir. Il apprend en même temps que sa mère aurait eu une aventure avec un peintre, Jung, qui est le même que le psychanalyste Carl Gustav Jung, artiste à ses heures. Diverses nouvelles arrivent par un facteur qui semble reprendre le rôle traditionnel du coryphée. Et Zéro a un double Zéro 2. Lequel des deux saura supporter la réalité ? Aucun.

Le texte de Valérie Alane est un peu la rencontre du réalisme poétique et de la psychanalyse (jungienne : Freud, qui a tant écrit sur les rêves, n’est pas convoqué). L’auteur semble vouloir allier la fantaisie des scénaristes des années 50 (René Clair, Georges Neveux, Jacques Prévert, ou même Jean Cocteau) et l’éclairage de l’inconscient. Elle ne le fait pas sans lourdeurs. La mise en scène de Christophe Lidon déplace cette action habile mais théorique dans un dynamisme imagé. Les acteurs, Valérie Alane elle-même, Marie-Christine Danède, Denis Berner, Sylvain Katan, donnent leur vérité charnelle à des êtres souvent symboliques. Bernard Malaka est un grand acteur, maître de l’ambiguïté et du feutré. Sarah Biasini donne un fort rayonnement, mystérieux et rieur, à son personnage de femme à moitié mythique.

Gilles Costaz

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