Difficile d’oublier Romy Schneider lorsqu’on rencontre Sarah Biasini. Même douceur dans les traits, même spontanéité, même fraicheur que l’une des plus grandes icônes du cinéma français... “Le regard des autres, leur jugement, ce cliché de la gamine qui fait le même métier que sa mère m’a longtemps arrêtée”, avoue-t-elle.

“Ce n’est qu’à 24 ans que j’ai entamé les cours de théâtre. J’ai senti qu’il fallait le faire et aujourd’hui j’assume ce choix, les difficultés et les critiques qu’il comporte.” Si elle a déjà fait quelques apparitions au cinéma, c’est sur scène qu’elle s’épanouit actuellement, aux côtés de Frédéric Andrau, dans Lettre d’une inconnue, une pièce tirée d’une nouvelle de Stefan Zweig qu’elle interprète à Paris sur la scène du Théâtre des Mathurins. Son personnage ? Une femme incapable d’avouer son amour autrement que par une lettre posthume. “Elle est aux antipodes de ma conception de l’amour, confie Sarah. Si j’aime quelqu’un, je le dis. Je ne pourrais pas me taire pendant des années.”

Depuis 2005, c’est déjà la onzième pièce dans laquelle elle apparaît. “Chacune demande le plus de sincérité possible. Parce que monter sur scène est un acte hors du commun, hors du temps. J’écoute toujours de la musique avant, pour me couper du monde et me concentrer.”

Cet été, direction le cinéma pour le nouveau film de Pascal Thomas, qui l’avait mise en scène dans Mon petit doigt m’a dit. Dans ce domaine, a-t-elle un rêve impossible ? “J’aurais adoré tourner avec Fellini. Son cinéma, c’est la folie douce, la liberté, la poésie. L’imaginaire à l’état pur.”

Caroline Chatelet